Les Canadiens sont durement touchés par l'incapacité d'accéder à des services de diffusion en continu comme Pandora et Hulu
Mardi dernier, Beats Music, le nouveau service de streaming musical et une idée originale du rappeur Dr. Dre et du producteur Jimmy Iovine, a lancé son application en grande pompe.
Vous connaissez probablement Beats grâce à la gamme désormais omniprésente d'écouteurs qu'ils produisent, ceux avec le gros B rouge dessus (sur les écouteurs : ils sont bons mais trop chers ; j'ai fait des tests approfondis). Le service de musique sera en concurrence directe avec des services populaires similaires comme Rdio, Songza, Pandora et Spotify. Malheureusement pour les Canadiens, un peu comme notre incapacité à accéder à Pandora, mettre la main (et les oreilles) sur les listes de lecture bien révisées et l'interface utilisateur innovante de Beats Music n'arrive pas de sitôt.
Internet n'est-il pas censé supprimer les frontières physiques ? Pourquoi ne pouvons-nous pas avoir le contenu que les Américains ont, en particulier celui qui est entièrement diffusé sur Internet ? N'est-ce pas comme amener un enfant dans un magasin de bonbons avec une poche pleine d'argent, puis lui dire que tous ces super bonbons sur cette étagère là-bas - qu'il peut clairement voir à travers le bocal en verre - ne sont pas à vendre ?
Ne pas avoir accès au contenu américain n'a rien de nouveau : à l'époque d'avant Internet, lorsque les chaînes câblées américaines populaires comme MTV, VH1 et HBO sont devenues populaires, les Canadiens avaient besoin d'une antenne parabolique américaine (et/ou d'une carte piratée) pour les regarder. Nous voilà 30 ans plus tard, Internet 20 ans, et rien n'a changé. Nous devons protéger le contenu canadien et faire en sorte qu'il soit presque impossible pour les produits américains de traverser la frontière, c'est apparemment toujours le mantra des législateurs canadiens du droit d'auteur.
Il existe de nombreuses raisons déroutantes pour lesquelles les Canadiens n'ont pas la permission d'acheter ces services, mais je vais essayer de les décomposer un peu. Des entreprises comme Beats, Pandora ou Hulu ne sont pas autorisées en tant que distributeurs de radiodiffusion canadiens. Même s'ils détenaient suffisamment de propriété canadienne pour satisfaire aux exigences en matière de licences, ils ne détiendraient toujours pas les droits de distribution de la programmation. Les propriétaires de contenu (pensez au réseau de télévision ou à la maison de disques) vendent des droits de programmation basés sur les frontières nationales, et l'accès à ce contenu est basé sur le droit d'auteur sensible aux frontières. Par conséquent, c'est un gâchis.
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De plus, en ce qui concerne l'industrie de la musique, il y a Music Canada à affronter.
Obtenez ceci: la semaine dernière, Music Canada (anciennement l'Association de l'industrie canadienne de l'enregistrement) a comparu devant le Comité permanent des finances et des affaires économiques de l'Ontario où ils ont essayé de rejeter la faute sur Google quant à ce qui souffrait dans l'industrie canadienne de la musique :
Le gouvernement fédéral a fait beaucoup pour nous aider dans notre lutte contre les sources illégales, mais il pourrait certainement faire plus. L'un des plus gros problèmes que nous rencontrons est que les consommateurs ne peuvent pas trouver de services juridiques sur Google. Tapez : Carly Rae Jepsen ; choisissez votre chanson; appuyez sur rechercher. Vous devrez consulter la page sept des résultats pour trouver iTunes. Avant d'en arriver là, vous avez six pages et demie jonchées de sites illégaux qui sont constamment supprimés et constamment remis en place. Avec le soutien du gouvernement, nous pouvons peut-être exhorter les intermédiaires à faire quelque chose pour aider les consommateurs à trouver des sources légitimes, car je pense qu'ils aimeraient le faire.
Alors maintenant, ils pointent du doigt Google ? N'est-ce pas comme un magicien amateur essayant des tours de passe-passe, où l'on voit clairement le foulard de soie rouge dans sa manche ? Remarquez comment ils veulent que les Canadiens aient accès à des sources musicales légitimes, mais leurs lois sur le droit d'auteur compliquées et coûteuses sont trop prohibitives pour que les services entrent légalement au Canada.
J'ai plusieurs amis musiciens qui me disent que l'industrie de la musique est la plus difficile qui soit pour gagner de l'argent. Il n'est probablement pas difficile de comprendre d'où vient Music Canada. Quoi qu'il en soit, c'est ce que c'est; et à cause d'iTunes initialement et maintenant des services de musique en streaming, l'industrie doit s'adapter avec le temps.
Les Canadiens sont plutôt férus de technologie : si nous voulons accéder à quelque chose d'assez grave, il ne nous faudra pas longtemps pour trouver un moyen d'obtenir la musique de toute façon. Télécharger une chanson ou un album illégalement est si facile… et aussi dur qu'il essaie, l'industrie de la musique ne trouvera jamais un moyen d'arrêter les sites de torrent ou de partage de fichiers.
Alors pourquoi les responsables de l'industrie canadienne de la musique essaient-ils de nous empêcher de dépenser légalement de l'argent pour avoir accès à une plus large sélection de services de streaming ? Je paie joyeusement (et légalement) 10 $ par mois à Rdio depuis près de deux ans maintenant et j'ai plus de musique immédiatement disponible que je n'en ai jamais eu dans ma vie (et je possède des milliers d'albums vinyles et CD). Peu de cet argent du streaming va aux musiciens, mais encore une fois, c'est là que se dirige actuellement une bonne part des revenus de l'industrie de la musique.
Utiliser du temps et des ressources dans le but d'empêcher l'entrée d'autres entreprises au Canada qui pourraient essentiellement apporter plus de revenus à l'industrie canadienne de la musique semble tout simplement contre-intuitif.